Publié le : | Par : Roxanne S. Bernard
Tags: pulvérisateur, technologie, trichogramme


À la veille de la nouvelle année, nous aspirons à la création de nouvelles techniques qui permettront d’augmenter les surfaces traitées à l’aide de la lutte biologique. « Depuis sa création, l’objectif d’Anatis Bioprotection a été de réduire l’utilisation d’insecticides de synthèse dans l’environnement mais pour ce faire, nous devons développer des techniques d’application mécanique qui réduiront les coûts d’introduction et permettra l’application aux grandes surfaces de terres cultivées » explique Silvia Torodova, Ph. D., présidente d’Anatis Bioprotection.
Depuis quelques années au Québec, plusieurs acteurs du milieu agricole partagent cette vision et travaillent à améliorer les méthodes d’application. Parmi les dernières avancées, nous sommes fiers de vous présenter la pulvérisation de trichogrammes avec un pulvérisateur conventionnel.
La pulvérisation de trichogrammes : unique et novateur

Les trichogrammes sont de petites guêpes qui parasitent les oeufs des papillons. Dans la culture du maïs sucré frais et de transformation, on utilise les espèces Trichogramma ostriniae et Trichogramma brassicae pour contrôle la pyrale du maïs ( Ostrinia nubilalis). Pour l’instant, la technique d’introduction consiste à accrocher des cartes contenant des pupes de trichogrammes. À cause du coût de la main d’oeuvre et du temps d’application nécessaire (30 à 40 minutes par hectare), cette technique est difficilement applicable aux grandes surfaces de terres cultivées.

L’équipe de recherche de Mohamed Khelifi, PhD., professeur au Département des sols et de génie agroalimentaire de L'Université Laval, en collaboration avec Anatis Bioprotection, a mis au point une technique unique et novatrice de pulvérisation de trichogrammes à l’aide d’un pulvérisateur conventionnel, un équipement déjà présent chez la plupart des producteurs.
Mr. Khelifi explique « la pulvérisation ne requiert ni l’engagement d’ouvriers qualifiés ni l’achat de cartons parafinés, ce qui se traduit par des économies substantielles de temps et d’argent ». Une technique testée et qui a démontré efficacité et simplicité!
Article du professeur Mohamed Khelifi : Un outil unique et novateur pour la lutte contre la pyrale du maïs
La pulvérisation d’agents de lutte biologique
Depuis quelques années, l'application mécanique gagne en popularité dans les cultures en serre et extérieures. Pour l’instant, elle est principalement effectuée avec de petits souffleurs.

Lors de la journée des producteurs en serre de 2017 organisé par l’Institut québécois du développement de l'horticulture ornementale (IQDHO) , l’experte américaine invitée Suzanne Wainwright-Evans de Buglady Consulting, a indiqué que l'application mécanique d’agent permet de réduire significativement les coûts de main-d’oeuvre. En plus d’économiser du temps, les agents sont distribués plus équitablement dans la culture et cela permet de réduire les risques d’infestation secondaire.
À cause de la pression ou d’un mauvais calibrage, l'application mécanique peut causer des blessures aux agents de lutte biologique. Malgré ce fait, Mme Wainwright-Evans persiste « même si certains acariens se blessent légèrement, le temps économiser et la distribution équitable compensent largement.»
À quand une solution adaptée pour les grandes surfaces extérieures?
Les avancées par l’équipe de Mr. Khelifi permettront bientôt d’utiliser un pulvérisateur conventionnel pour introduire des agents de lutte biologique au Québec. L'application mécanique sera fort utile pour les producteurs qui utilisent les trichogrammes ou encore les acariens prédateurs comme Neoseiulus fallacis , Neoseiulus cucumeris , Phytoseilus persimilis ou Amblyseius andersoni en champ.
Anatis Bioprotection, avec l’aide de ses partenaires, travaillera sur l’avancement de cette nouvelle technique au cours des prochaines années.